Chronologie
► 466 Naissance dans les bas étages de Coruscant. Enfance sinistrement banale dans ces niveaux, loin de la lumière du jour et de la sécurité des forces de l'ordre. Ici-bas ils ne viennent jamais, et les rares exceptions ne procurent aucun espoir mais bien plus de crainte en définitive. A cette période le concept même de la République m'est étranger car ma survie est ma seule préoccupation. Mes parents font ce que chacun fait ici-bas, faire ce qu'il faut pour survivre à la violence et la faim. Comme bien d'autres gamins je ne suis chez moi que lorsqu'il fait trop froid dehors, ou pour se parer un instant du voile factice de la sécurité d'un foyer.
Ce besoin de survivre m'a permis de développer quelques compétences, mais surtout de faire apparaître un don, ma sensibilité à la Force. Ce don se manifestait sans que je le veuille, m'amusant de temps en temps avec dans le secret de ma solitude caché dans la nuit. La nécessité d'être attentif à tout, tout le temps, me fit devenir paranoïaque mais ce fut probablement aussi la raison de ma survie, dans la discrétion.
► 479 13 ans. L'année où je suis sorti de ma discrétion si précieuse parce que j'ai perdu le contrôle. Plus tard je repenserai souvent à ce moment car il aura marqué mon esprit, exprimant là la nécessité de rester maître de soi. Une nuit où je rentrais "chez moi" je m'arrêtai un peu en retrait après avoir aperçu plusieurs silhouettes devant la maison. Ma mère qui ouvre puis est jeté au sol. Mon père qui débarque et la rejoint au sol contre sa volonté. En dépit de tout ils restent mes parents, et si je demeure muet, je pers le contrôle alors que deux tirs de blazers viennent leur percer le crâne.
Je ne pense plus, je ne résonne plus, je cours et m'élance dans la nuit. Je cris en leur direction et en l'instant je ne cherche pas à restreindre ma colère, au contraire je la laisse exploser et la dirige vers ces silhouettes. Lorsque le calme revient je suis à genoux devant les corps de mes parents et de leurs meurtriers. Je suis dévasté, plus que je ne le voudrais, mais du bruit met fin au maelström de mes émotions aussi je détale sans demander mon reste, abandonnant les cendres de mon passé.
Quelques temps plus tard on vient à ma rencontre, ce fut mon premier contact avec la Garde Républicaine. D'abord réfractaire je changeai bien vite d'avis car c'était une chance pour moi que l'on m'offrait. Une sécurité, un but. Dans ce cadre j'en apprends davantage sur la République et commence à en appréhender les contours flous encore pour moi.
► 482 Je presse le bouton du sabre que je viens de construire, de mon sabre. Un instant la peur me fait frissonner mais mon esprit se libère lorsque la lame fuse, blanche. Je ne suis plus une recrue mais un Garde aspirant. Dans le même temps je dois choisir une unité à rejoindre, mon choix se porte rapidement sur la surveillance des activités sensitives. La raison est simple, je ne suis pas une exception, d'autres peuvent attendre sans le savoir que quelqu'un vienne leur tendre la main. Non pas pour les sauver, mais pour leur offrir l'opportunité de le faire en rejoignant une grande cause. Au fil des années je m'ancre dans mon unité, je développe des liens avec mes camarades et fais mes armes, dans les niveaux inférieurs et sur d'autres planètes.
► 501 Mon affectation me plait, je m'épanoui dans mes missions et mon environnement. Une rencontre vint chambouler mes habitudes, je rencontre Jezabel alors Garde aspirante et plus jeune que moi de dix ans. Si le coup de foudre fut immédiat, nous avons décidé de prendre le temps. D'abord parce qu'aucun de nous deux n'étaient préparé à vivre ça, mais surtout parce qu'en dépit de ce lien notre engagement envers la Garde prévalait. Pourtant le mariage et la vie commune vinrent assez rapidement en toute contradiction. Tout comme ma décision de changer d'affectation pour limiter mes opérations extérieures, et je rejoins donc l'unité de la sécurité républicaine y faisant ma place, affecté à la sécurité directe du Chancelier.
Les années passent au fil des mandats et je reste imperméable à politique pour ne me concentrer que sur ma mission.
► 516 Orcus Halcyon est le premier Chancelier qui me tire de ma réserve. Avant même sa victoire et pour la première fois, j'espère qu'un candidat en particulier gagne. Notre lien évolue, nous amadouant réciproquement à mesure du temps. Nous avons un désir commun pour la République, et une fois la barrière du protocole franchie une amitié s'est installée. Est-ce dû uniquement à ce lien? Aucune idée en toute sincérité, mais devenir Garde Capitaine de mon unité n'est pas anodin. Et cela renforce mon travail avec Orcus, et ma certitude à son sujet est limpide: la République a son Champion en sa personne, et moi son Protecteur.
► 517 Nous devons sortir de notre réserve et travailler avec lui, sans pour autant que cela ne nous détourne de notre dévouement envers la République.
C'est ainsi que je proposais aux autres Gardes Capitaines de mon idée de prêter allégeance à Orcus afin d'éradiquer la corruption au sein de la République. Je parviens à tous les convaincre de cette nécessité, et l'approbation se propage comme un feu de paille au reste de notre Ordre. Echangeant beaucoup avec Orcus, la décision vint sur le tapis de dévoiler notre existence aux yeux de tous.
C'est officiel, la Garde Républicaine est là.
Le visage masqué, quelque pas derrière Orcus, mon sabre blanc dévoilé comme l'ensemble des membres de la Garde alors présent, je savoure l'instant mais un coin de mon esprit ne peut se permettre d'en profiter. Ma paranoïa me fait songer un instant que ce serait l'occasion parfaite pour un attentat.
Un cri crève l'ambiance, le nom d'Orcus claque dans l'air. Une fraction de seconde me suffit à me retourner et à analyser la situation. Sa main ne tient pas une arme mais un boitier sur lequel aucun doigt n'a encore appuyé. Mes réflexes rodés par l'expérience me font tendre la main gauche et le cibler de l'étreinte de Force, l'immobilisant sur l'instant.
Saisissez-vous de lui ! ordonnai-je aux deux Gardes derrière nous.
Un bref regard à Orcus, communiquant muettement avec lui. Tout allait bien, il gardait le contrôle. Le public ne nous laissa aucun répit et l'ovation qui s'en suivit balaya l'instant sans ménagement.
Sécurisez-le, et attendez-nous à l'intérieur avec le reste du groupe B. A tous les sabres déployés, maintenez vos positions. dis-je discrètement via mon holocom avant de reprendre ma place légèrement en retrait d'Orcus.
Le Chancelier est sécurisé.